Faire de la France un leader de l'IA Billet

Emmanuel Macron rêve de faire de la France un leader de l'IA. C'est en effet une nécessité que de prendre le sujet à bras le corps à l'échelon politique le plus élevé. Les enjeux économiques et sociétaux sont en effet gigantesques. Le Forum parlementaire organisé le 14 novembre 2017 a dressé 7 défis essentiels à relever pour tendre vers cet objectif. Est-ce encore possible ? Est-ce souhaitable ?

Etre un champion de l'intelligence artificielle c'est être un champion du micro-processeur et de la data. Dit comme ça, on voit difficilement comment le devenir sans faire partie des Gafa (Google, Amazon, Facebook, Apple) ou des Batx (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi), valorisés bientôt à 1000 milliards de dollars chacun. Eux seuls sont capables de mettre au point les composants électroniques, les services et les supports propres à récolter et traiter les milliards de milliards de données de leurs utilisateurs (Facebook atteindra bientôt les 3 milliards d'utilisateurs).

Pourtant les enjeux sont monstrueux. Economiquement d'abord, tomber sous la coupe des géants américains et asiatiques est un renoncement. Impossible d'exiger une quelconque maîrise de la façon dont son récoltées les données et dont elles sont utilisées. C'est accepter de payer deux fois l'addition : acheter le service qui permettra de récolter les données, puis ceux qui auront été conçus à partir de leur analyse. C'est s'exposer à un déficit monstrueux de la balance des paiements dans un monde où l'économie repose encore largement sur l'exploitation de ressources naturelles alors qu'elle sera portée par les services et l'automatisation.

Politiquement, ensuite, renoncer à maîtriser ces enjeux c'est accepter de mener tout un pays, tout un continent, dans un système où personne ne maîtrise les conséquences des nouveaux modes de vie que ces transformations engendrent. Impossible d'influer sur les tendances qui détruisent les emplois de ceux qui ne possèdent pas les ressources financières et intellectuelles permettant de vivre dans un monde sans emploi. Difficile de construire une société où la culture et l'éducation deviendront les marqueurs de réussite et d'épanouissement.

Le forum du 14 novembre a donc identifié 7 points de vigilance :

Le rôle actif de l'Etat

A l'image de ce qui s'est passé pour le projet SpaceX d'Elon Musk, financé en partie par le gouvernement et la Nasa, l'Etat doit prendre sa part dans le financement des projets économiques

Une régulation pragmatique

Faire évoluer les règlementations, comme celles qui détermineront les responsabilités en cas d'accident de voitures sans chauffeur

Eviter une nouvelle fracture sociale

Refonder le système éducatif à l'heure où l'intelligence artificielle maîtrise infiniment mieux que l'homme les différents principe de la connaissance.
Fournir aux enfants les armes intellectuelles pour s'épanouir aux côté des machines.
Quel sera le rôle de l'homme dans ce monde ? Qu'est-ce qui le différencie de la machine ?

Stimuler l'éco-système existant

Favoriser les synergies entre entreprises du CAC40, dont la taille critique est comparable aux Gafa, et les start-up engagées dans les projets d'IA

Renforcer les liens entre entreprises et universités

Installer un système vertueux de financement et d'échanges des sources et des résultats de recherche entre entreprises et universités pour construire des offres différenciantes.

Promouvoir la responsabilité peronnelle

Dans un monde où la data est le nouvel or noir chacun doit être responsable de ce qu'il donne ou reçoit en terme de données personnelles. Impossible de garantir une protection universelle pour un Etat.

Construire une vraie réflexion autour des concepts de l'IA

Aujourd'hui guidés principalement par l'usage, les mpromoteurs de l'IA ignorent les concepts qui sous-tendent son usage et ses finalités.
Il faut promouvoir un véritable réflexion autour de cela.

© Médiablue 2017. Tous droits réservés.

Imprimer - PDF